Materiae Variae Volume III
Les jugements de Renart : impunités et structure romanesque de Jean R. Scheidegger
Les "vieux sages" épiques de Jean Subrenat
Pères et filles dans Apollonius de Tyr de Jean R. Scheidegger
Problèmes de justice dans Li chevaliers as deus espées de Régine Colliot
Le Graal et la Chevalerie de Jean Frappier
NOTES
LE GRAAL ET LA CHEVALERIE
* Cet article a été initialement publié dans la revue Romania, t. 75 (1954), p. 165-210.
(1) Comme celui des origines de la noblesse, le problème des rapports entre la noblesse et la chevalerie est très discuté par les historiens ; on peut admettre cependant que si nobiles et milites ne se sont probablement pas confondus tout de suite, une équivalence, dont la date (du milieu du XIIe siècle à la fin du XIIIe) semble avoir varié selon les régions, s'est établie entre les deux états, tout chevalier appartenant à une famille noble, si tout noble n'était pas chevalier; en fait, surtout à partir du premier tiers du XIVe siècle, certains chevaliers ont pu être de naissance plébéienne (voir les remarques de L. Foulet, dans son étude sur "Sire, Messire", Romania, LXXII (1951), p. 76-77), mais il est sûr que dans les romans du XIIe et du XIIIe siècle, la chevalerie du Graal se recrute, non sans correspondance avec une réalitésociale et psychologique, dans une noblesse héréditaire qui forme un groupe fermé où prédomine l'idéologie du lignage.
(2) S'il n'y a pas lieu de retenir l'exemple de l'Erec (v. 1121, éd. Foerster ; v. 11 17, éd. Roques), où il s'agit selon toute vraisemblance d'une simple rencontre de mots, l'expression de « chevalier errant » est déjà employée par Chrétien, dans son sens proprement chevaleresque ou peu s'en faut, au vers 259 (éd. Foerster) du Chevalier au lion (dans le récit de Calogrenant) : « Après soper itant me dist Li vavassors, qu'il ne savoit Le terme, puis que il avoit Herbergié chevalier errant Qui aventure alast querant, S'en avoit il maint herbergié. » II est visible que le vers 260 fournit, au moins implicitement, une définition du chevalier errant (on peut la compléter à l'aide des vers 358-368, où Calogrenant explique au vilain qui garde les taureaux sauvages qu'il est un chevalier en quête d'aventures et de merveilles pour éprouver sa prouesse et son hardement). Toutefois ce serait là le seul exemple à peu
près sûr de l'expression chez Chrétien. En revanche, une cinquantaine d'années après lui, les exemples du Lancelot propre (près de soixante en tout) permettent de penser que l'expression est déjà consacrée pour désigner une catégorie spéciale de chevaliers et un mode de vie chevaleresque ; signalons qu'en deux endroits le Lancelot propre reprend la définition de Chrétien : « Os tu, chevaliers errans qui vas querant aventures... » (éd. Sommer, t. IV, p. 339, l. 33) ; «Os tu, chevaliers errans qui aventures vas querant... » (ibidem, p. 341, l. 13). — Voir aussi la définition donnée dans ce bout de dialogue entre Bohort et un ermite : « Et Bohors le salue quant il l'aperchoit et li demande se il le porroit herbergier anuit mais. « Qui estes vous ? fait li hermites. — Jou sui, fait il, uns chevaliers errans de la maison le roy Artus. — Ha ! fait li hermites, vous estes dez chevaliers aventureus qui vont par lez estranges tieres querant lez mervelleuses aventures. — Sire,fait il, vous dites voir. » (Ibid., t. V, p. 142, l. 33-38).
(3) Au début du Conte du Graal, un beau passage associe la louange des nobles lignages à l'amer regret de leur décadence sociale, imméritée. Écoutons se désoler la mère de Perceval : « N'ot chevalier de si haut pris, Tant redoté ne tant cremu, Biaus filz, con vostre pere fu An totes les Isles de mer. De ce vos poez bien vanter Que vos ne decheez de rien De son lignage ne del mien ; Que je sui de chevaliers née, Des meillors de ceste contrée : Es Isles de mer n'ot lignage Meillor del mien an mon aage ; Mes li meillor sont decheü, S'est bien an plusors leus seü Que les mescheances avienent As prodomes qui se maintienent A grant enor et an proesce. Mauvestiez, honte ne peresce Ne chiet pas, car ele ne puet; Mes les bons decheoir estuet. Vostre pere, si nel savez, Fu parmi les janbes navrez Si que il maheigna del cors. Sa granz terre, ses granz trésors, Que il avoit come prodon, Ala tot a perdicion, Si cheï an grant povreté. Apovri et deserité Et essillié furent a tort iL jantil home aprés la mort Uterpandragon, qui rois fu Et pere le bon roi Artu. Les terres furent cssilliees Et les povres jam avilliees... » (éd. Hilka, v. 416-448).
(4) De laude novae militiae (entre 1128 et 1136).
(5) Notamment aux vers 21-60 (éd. Hilka).
(6) Vers 6459.
(7) En adoubant Perceval, Gornemant de Goort célèbre dans la chevalerie l'ordre le plus haut que Dieu ait créé (v. 1632-1638), mais aucun acte religieux n'accompagne la cérémonie.
(8) Cf. v. 1034-1063..
(9) Il arrive bien entendu que Chrétien mentionne des gens d'Église, prêtres séculiers, moines et religieuses, mais c'est en passant, dans de rapides énumérations; jamais, je crois, il ne fait allusion à un chapelain du roi Arthur, et aucun prêtre n'apparaît au château du Roi Pêcheur.
(10) Dans un cours de catéchisme condensé et accéléré, mais d'un ton pénétré.
(11) Il ne faut pas exagérer la portée de cet ésotérisme ; l'oraison secrète où sont énumérés les noms les plus puissants de Dieu est d'un type connu (cf. W. Kellermann, Aufbaustil und Welibild Chrestiens von Troyes im Perceval-roman, Halle, 1936) p. 199-202) et n'a pas complètement disparu des croyances populaires d'aujourd'hui (prière des 56, des 72 ou des 76 noms de Jésus). Dans le Conte du Graal, l'oraison confiée par l'oncle au neveu, autant ou plus que par un prêtre à un néophyte, semble avoir surtout la valeur d'un talisman propre à un lignage.
(12) Le Graal et le tailloir d'argent sont portés par des « demoiselles », des jeunes filles nobles, la lance et les chandeliers par des « valets », c'est-à-dire par de jeunes gentilshommes.
(13) La Queste del Saint Graal.
(14) Appelées Continuation Gauvain et Continuation Perceval.
(15) Wolfram a poussé fort loin l'exaltation de la chevalerie, non seulement dans son Parzival, mais aussi dans le fragment épico-lyrique du Titurel ; on trouvera à ce sujet d'excellentes remarques dans l'article de Jean Fourquet, "L'Ancien et le Nouveau Titurel - Lumière du Graal "(Cahiers du Sud), Paris,
1951, p. 230-234.
(16) « Le Provençal nous dit, en conteur véridique, comment le fils d'Herzeloïde, héros prédestiné, devint roi du Graal, après qu'Anfortas eut démérité. » (Trad. Tonnelat, Parzival (Perceval le Gallois), Paris, Aubier, 1934, t. 2, p. 342.)
(17) Cf. trad. Tonnelat, t. II, p. 16, 36, 39-40, 56, 306-307.
(18) Seuls les 500 premiers vers de son Merlin nous sont parvenus.
(19) D'après Geoffroy de Monmouth (Historia Regum Britanniae, éd. Faral, chap. CLXXVIII), Arthur est mort l'année 542.
(20) Cf. notamment J. Marx, "Robert de Boron et Glastonbury", Le Moyen Âge (1953), p. 69-86, et l'édition W. A. Nitze (CFMA, 1927) du poème de Robert de Boron, p. XIV.
(21) Riche Pêcheur, dit Robert de Boron ; l'expression de Roi Pêcheur, de Riche Roi Pêcheur reparaît dans le Didot-Perceval.
(22) Edit. W. Roach, p. 139-140.
(23) Ibid., p. 238-243.
(24) Comme l'a justement remarqué M.Jean Marx (loc. cit., p. 77), l'histoire de ce saint lignage contient une invraisemblance chronologique ; il est impossible, en effet, que deux générations seulement aient suffi à remplir les cinq siècles qui séparent l'époque de Joseph d'Arimathie et celle d'Arthur et de la Table Ronde, à moins que la longévité de Bron et de son fils Alain n'ait été miraculeuse (ce qui n'est indiqué nulle part dans la trilogie) ; l'hypothèse de J. Marx, selon laquelle Robert de Boron aurait mal interprété un texte latin qui serait à la source de son poème, est plausible : en réalité, le nom de Bron se serait transmis à plusieurs gardiens successifs du Graal. La même invraisemblance chronologique se constate dans le Perlesvaus (édit. Nitze et Jenkins), l. 23, où Joseph d'Arimathie est l'oncle de la mère de Perlesvaus.
(25) Vers 3363-3364. Voir aussi les vers suivants 3365-3370.
(26) Voir les judicieuses remarques de W. A. Nitze (édit. du poème de Robert, p. XII-XIV) sur le nom d'Hebron, sa variante Bron et le rapprochement possible de Bron et de Bran, héros-dieu de la mythologie celtique.
(27) Édit. W. Roach, p. 140.
(28) Ibidem, p. 139.
(29) XXVII, 57 : Cum autem sero iactum esset, vcnit quidam homo clives ab Arimathaea, nomine Joseph, et ipse discipulus erat Jesu.
(30) XXIII, 50-51 : Et ecce vir nomine Joseph qui erat decurio, vir bonus et Justus,... ab Arimathaea civitate Judaeae, qui expectabat et ipse regnum Dei.
(31) XV, 42-43 : Et cum jam sero esset factum..., venit Joseph ab Arimathaea nobilis decurio, qui et ipse erat expectans regnum Dei.
(32) XIX, 38 : Post haec autem rogavit Pilatum Joseph Arimathiensis, qui erat discipulus Jesu, sed occultus propter metum Judaeorum, ut tolleret corpus Jesu.
(33) Cf. vers 3123 et 3221.
(34) Nous renvoyons ici à l'article de F. Lot, "Glastonbury et Avalon", Romania, XXVII (1898), p. 529 et suiv. ; et surtout à celui de J. Marx, "Robert de Boronet Glastonbury", Le Moyen Âge , t. 59 (1953), p. 69 -86.
(35). Cf. R. S. Loomis, dans Speculum, XXVII (1952), p. 410 et E. Faral, La légende arthurienne, t. I, p. 301 et t. II, p. 407 et p. 422.
(36) La troisième, anonyme, écrite en anglo-normand, ne semble pas antérieure à la seconde moitié du XIIIe siècle ; ces Trois versions rimées de l'Évangile de Nicodème ont été éditées par G. Paris et A. Bos, Paris,1885.
(37) Cf. les vers 743-808 de la version d'André de Coutances.
(38) Ibidem, vers 1166 et suiv.
(39) Que la christianisation du Graal et de la lance ait été progressive et se soit accomplie en plusieurs étapes, comme je l'ai déjà soutenu dans une étude sur le Cortège du Graal (Lumière du Graal, Les Cahiers du Sud, Paris, 1951 p. 175-221), le poème de Robert de Boron nous fournit encore une autre raison de le croire : il est incompréhensible, en effet, que Joseph d'Arimathie ne devienne pas aussi le possesseur de la Sainte-Lance si, dès le début, et avant même que Chrétien de Troves ait écrit son roman, le Graal et la lance qui saigne avaient été considérés comme de saintes reliques indissolublement liées l'une à l'autre, ainsi que le prétendent volontiers les partisans de l'origine chrétienne. Quand Joseph recueille le sang du Christ, il s'agit du sang qui se met à couler des plaies fraîchement lavées : aucune allusion à la lance et au sang qui coulerait d'elle. C'est après Robert de Boron que l'oubli concernant la lance a été réparé : cf. Perlesvaus, éd. cit., l. 32-33.
(40) "Mut ai amè un chevalier, Eliduc le bon soudeer (Eliduc, vers 1073-1074).
(41) Béroul, Tristan, vers 2173-2178, 2241-2242, 2669-2673. — Voir aussi le personnage du Riche Soudoier dans la Première Continuation du Conte du Graal.
(42) Elle a été signalée par F. Lot dans une note perspicace, mais trop rapide, de son Etude sur le Lancelot en prose (p. 101, n. 6).
(43) Il est appelé « riches hom produm... e de bone vie » dans la traduction de Chrétien (vers 845-848) ; « Joseph, qui pius et doz estoit Et le regne Deu atendoit », dit André de Coutances (vers 193-194); «prodome » dit seulement la traduction anonyme (v, 870) qui emploie certainement le mot au sens d'homme de bien, et non au sens d'homme vaillant.
(44) Nobilis decurio est une traduction un peu libre, faite pour des lecteurs latins, du titre, jugé trop vague, de « notable conseiller » que porte le texte grec.
(45) Cf. les vers 439-472.
(46) Cette couleur chevaleresque persiste, malgré quelques changements, dans le Perlesvaus (édit. W. A. Nitze et T. A. Jenkins, vol. I, p. 24, 11. 23- 35) et dans l'Estoire del Saint Graal (éd. H. O. Sommer, p. 13, 11. 19-37).
(47) Vers 885-886. — Voir aussi les vers 815-824.
(48) Cf. vers 3035-3036, 3400-3402.
(49) XIX, 38. Le texte de saint Jean est repris et légèrement développé par Robert, vers 201-208. Cf. aussi vers 801-808.
(50) Vers 833-842.
(51) Vers 847-850 ; voir aussi le passage suivant, vers 851-892.
(52) Pourtant il n'a pas prêté attention au fait que Joseph d'Arimathie, chef du lignage prédestiné, était un chevalier pour Robert de Boron.
(53) Paul Zumthor, Merlin le Prophète, Lausanne, Imprimeries Réunies S. A., 1943, p. 128-129. Voir aussi les pages 158-167 et même tout le chapitre III : Merlin dans l'oeuvre de Robert de Boron.
(54) Ibidem, p. 129-130.
(55) Didot-Perceval, édit. W. Roach, p. 243.
(56) P. Zumthor, Merlin le Prophète, op. cit., p. 164, n. 2.
(57) Ibidem, p. 139.
(58) Les auteurs de ces deux romans sont inconnus. La date du Perlesvaus est très discutée ; j'incline à croire qu'il est à peu près contemporain de la Queste, vers 1220-1225.
(59) Queste del Saint Graal, édit. Pauphilet, p. 117-118.
(60) Ibidem, p. 118, l. 2-4.
(61) Ibid., l. 10-15.
(62) Ibid., l. 6-8.
(63) Le vaslet ne cesse de dire vous à Lancelot, tandis que celui-ci le tutoie après l'avoir vouvoyé.
(64) A. Pauphilet, Etude sur la Queste del Saint Graal, Paris, Champion, 1921, p. 141.
(65) La Queste del Saint Graal, éd. Pauphilet, p. 31, 35, 40-41.
(66) Ibidem, p. 40, l. 7-13.
(67) F. Lot l'a bien senti en écrivant les lignes suivantes : « Tout en condamnant la chevalerie [je préciserais pour ma part : la chevalerie « terrienne »], l'auteur de la Queste l'admire passionnément. Galaad, nouveau Christ, est représenté sous la forme la plus haute qui puisse exister pour l'auteur, celle d'un chevalier.» (Romania, t. XLIX (1923), p. 438).
(68) « Si vos pri que vos me conseilliez au profit de l'ame et a l'ennor de chevalerie » (Queste del Saint Graal, édit. Pauphilet, p. 164, l. 21-22).
(69) Ibidem, p. 71, l. 1-3.
(70) Ibid., l. 5-9.
(71) Perlesvaus appartient du côté maternel au lignage de Joseph et du côté paternel à celui de Nichodemus, ami de Joseph d'Arimathie. Cf. Perlesvaus, édit. Nitze-Jenkins, t. I, p. 24-25, et, au t. II, les tableaux généalogiques des pages 190-191.
(72) Queste del Saint Graal, édit. Pauphilet, p. 7, l. 25-27.
(73) Lancelot propre, édit. Sommer, t. III, p. 13, l. 3-4.
(74) Cf. Ibidem, p. 88, l. 2-8.
(75) Ibid., p. l. 16-117.
(76) Cf. Queste del Saint Graal, éd. Pauphilet, p. 268-269 : "Veez ci Josephes, li premiers evesques des crestiens, celui meïsmes que Nostre Sires sacra en la cité de Sarraz ou palés esperitel » (p. 268, l. 22-24).
(77) Édit. W. Roach, p. 180-183 et 219-222. Dans le Didot-Perceval, le héros n'a pas d'autre guide religieux que cet oncle, qui connaît le secret du Graal et de son lignage c'est le même secret ainsi que la prédestination de son neveu.
(78) Edit. Pauphilet, p. 26-27.
(79) Ibidem, p. 198, 1. 1-6. L'ermite en question s'appelle Ulfin (ibid., l. 13).
(80) Ibid., p. 261, l. 23-25.
(81) Ibid., p. 81, 1. 23-28. Voir aussi la rencontre de Bohort et de l'ermite monté sur un âne (ibid., p. 162).
(82) Voir, entre autres exemples, p. 60-61, 86-88, 102, 164, 193-195 de l'édit. Nitze-Jenkins.
(83) F. Lot, Etude sur le Lancelot en prose, op. cit., p. 152. Voir aussi p. 99 : « Parmi ces prudhommes il en est qui sont l'objet d'une révérence toute particulière : ce sont les chevaliers ou “sergents” retirés du siècle. »
(84) Édit. Sommer, t. III, p. 41, l. 25-33.
(85) Ibidem, t. V, p. 130, l. 2-4.
(86) Ibid., p. 143, l. 4-8. Voir encore (ibid., p. 464) l'ermite qui a vécu autrefois dans l'entourage du roi Lot d'Orcanie, père de Gauvain. On pourrait allonger la liste.
(87) Je pense que M. Lucien Foulet a vu juste en écrivant à propos de l'ermite Ulfin qui héberge Galaad : « On ne nous dit rien de son histoire, mais il est probable que, comme la plupart des ermites que l'on rencontre dans les romans du Graal, c'est un ancien chevalier. » (Romania, LXXI, 1950, p. 45).
(88) Queste, edit. Pauphilet, p. 44, l. 3-4.
(89) Cf. Ibidem, p. 71, l.16 et p. 117, l. 9-11.
(90) Ibid., p. 120, l. 11. Pour l'ensemble de l'épisode, cf. les pages 119-122.
(91) Cf. Ibid., p. 71-81.
(92) Ibid., p. 142, l. 16.
(93) Édit. Nitze-Jenkins, l. 893-899.
(94) Ibidem, l. 940-941.
(95) Édit. Nitze-Jenkins, l. 4389.
(96) Ibidem, l. 3560.
(97) Cf. ibid., l. 1634-1649.
(98) Cf. son dialogue avec Lancelot, l. 3 579-3 593-
(99) Cf. ibid., p. 165-1 66.
(100) Cf. la distinction curieuse à laquelle l'auteur a eu recours : "II oste sa chape grise, si demora en sa gone, et prent un de ceaus qui a Perlesvaus contendoient, e le caree sor son col, puis le jete en la riviere ; e Perlesvaus ocist les autres .II." (Ibid., l. 6141-6144).
(101) Ibid., l. 3618-3619. Joseus était encore « vallet » quand il a tué sa mère, « por ce qu'ele dist que ge ne seroie pas rois après la mort mon pere ; ainz me feroit moinne o clerc, e mes autres freres, qui morz est, avroit le roiaume. » (Ibid., l. 1637-1639).
(102) Queste del Saint Graal, éd. Pauphilet, p. 262, l. 30, p. 263, l. 2.
(103) Ibidem, p. 221, l. 14-16.
(104) Ibid., p. 220-226.
(105) Ibid., p. 227-228 et p. 275, l. 5-1 1. Galaad prend l'épée de David à la prière de ses compagnons Bohort et Perceval : « Sire, or vos prions ou nom Nostre Seignor Jhesucrist et por ce que toute chevalerie en soit essauciee, ceigniez l'Espee as estranges renges., qui tant a esté desirree ou roiaume de Logres, que onques li apostre ne desirrerent tant Nostre Seignor. » La soeur de Perceval lui attache l'épée au côté : c'est l'adoubement mystique de Galaad, comme l'explique la jeune fille : « Certes, sire, or ne me chaut il mes quant je muire ; car je me tiegn orendroit a la plus beneuree pucele dou monde, qui ai fet le plus preudome dou siecle chevalier. Car bien sachiez que vos ne l'estiez pas a droit quant vos n'estiez garniz de l'espee qui por vos fu aportec en ceste terre. » (Ibid., p. 228, l. 20-24).
(106) Queste del Saint Graa!, éd. Pauphilet, Introduction, p. XII.
(107) Ibidem, p. 267, 1. 22-31.
(108) Ibid., p. 267-271.
(109) Queste del Saint Graal, éd. Pauphilet, p. 270, l. 5-16.
(110) L'auteur souligne au moins deux fois que le salut est individuel et ne dépend pas des mérites collectifs du lignage : cf. l'entretien de Lancelot avec un ermite, p. 137-139, puis avec Galaad, p. 252, l. 21-27. Cf. aussi les propos échangés entre Bohort et un ermite, p. 164-165. Il n'empêche que la Queste ne nous éloigne nullement de la chevalerie et qu'elle ne renonce pas à l'illustrer.
(111) Assez au sens de très.
(112) Queste del Saint Graal, édit. Pauphilet, p.. 272, l. 19-24.
(113) Cf. Jeanne Lods, Le Roman de Perceforest, Genève, Droz et Lille, Giard, 1951), p. 33-34 et p. 246-258. Voir notamment, p. 258, les remarques sur l'absence de tout clergé dans le culte du Dieu Souverain.
(114) Hanc historiara latine scriptam invenire non potui, sed tantum gallice scripta habetur a quibusdam proceribus... -- Hélinand était lui-même de sang noble.
(115) Spieghel Historiael, édit. M. de Vries et E. Verwijs, Leyde, Brill, 1862-1863), t. I, première partie, premier livre, Prologue, v. 55-56 : « di boerde van den Grale, die loghene van Perchevale » ; voir aussi les vers suivants 57-68 ; ailleurs (ibidem, p. 315, VIIe livre, chap, XXXIX, v. 61-64), Jacob van Maerlant déclare n'accorder aucune valeur aux fables que les menteurs du Graal racontent à propos de Joseph d'Arimathie ; il s'exprime de façon analogue dans la IIIe partie, livre VIII, chap. LX, v. 61-94 (t. III, p. 125). En un autre endroit, après avoir rappelé comment Dieu reprocha à saint Jérôme de consacrer plus de temps à la lecture des poètes païens qu'à l'étude de la Bible, nil s'exclame : « Hélas ! ceux qui font tant de cas du Graal et de Lancelot, si cet exemple leur inspirait de la crainte, ils laisseraient les fables et choisiraient la vérité. » (t. III, livre I, chap, XXXVI, v. 109-112). Ces passages sont personnels à Jacob van Maerlant ; on ne trouve rien d'équivalent chez Vincent de Beauvais.