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Materiae Variae Volume III

Propos introductifs 

Le Diable et son adversaire dans l'Advocie Nostre Dame  de Gérard Gros

Les  jugements de  Renart : impunités et structure romanesque de Jean R. Scheidegger

Les "vieux sages" épiques de  Jean Subrenat

Pères et filles dans Apollonius de Tyr de Jean R. Scheidegger

Problèmes de justice  dans Li chevaliers as deus espées de Régine Colliot

Le Graal et la Chevalerie de Jean Frappier

Jean Boccace : "De Medea, Regina Colchorum" dans De Claris Mulieribus de Mireille Issa

NOTES 

  

 

 

LES JUGEMENTS DE RENART : IMPUNITÉS ET STRUCTURE ROMANESQUE

 

 

 *  Cet article a été initialement publié dans La justice au Moyen-Âge, Senefiance n°16, Aix en Provence, Presses Universitaires de Provence, 1986, p. 333-348. 

 

 

(1) Il existe actuellement plusieurs éditions du roman : E. Martin, Le Roman de Renart, Paris et Strasbourg : Trübner et Leroux, 1882-1887, 3 vol. ; M. Roques, Le Roman de Renart. édité d'après le manuscrit de Cangé, Paris,: Champion (CFMA), 1948-1963, 6 vol. ; N. Harano, N. Fukumoto et S. Suzuki, Le Roman de Renart édité d'après les manuscrits C et M, Tokyo,  France Tosho, 1983 pour le volume I, le second devant paraître sous peu. Comme la numérotation des branches diffère d'une édition â l'autre, je préfère pour la commodité du lecteur titrer les diverses branches et donner une petite concordance : Jugement : Martin I, Roques I, HFS X. Siège : Martin Ia, Roques I, HFS X. Escondit : Martin Va, Roques VIIb, HFS IX. Duel : Martin VI, Roques VIII, HFS XXVI. Renart médecin : Martin X, Roques XIX, HFS XXIX. Renart empereur : Martin XI, HFS XXX. Renart le Noir : Martin XIII. Mort Renart : Martin XVII, HFS XXXI. Renart nigromancien : Martin XXIII, HFS XXXII.

 

(2) Voir entre autres : J. Graven, Le Procès criminel du Roman de Renart : étude du droit criminel féodal au XIIe siècle. Genève : Georg, 1950, malgré les réserves que ce travail suscite : le texte est celui de l'adaptation de Paulin Paris, la documentation juridique est hétérogène et tardive (XIIIe, voire XIVe siècle) ; G. Van Dievot, "Le Roman de Renart français et Van den Vos Reynaerde (hollandais), témoins fidèles de la procédure pénale aux XIIe et XIIIe siècles",  Aspects of the Medieval Animal Epic, (dir.) F. Rombauts et A. Welkenhuysen, Louvain 1975, pp. 11-23 ; A. Figueroa, El Roman de Renart. documento critico de la sociedad medieval, Santiago de Compostela 1982, p. 57-85.

 

(3) Les structures narratives dans le Roman de Renart, Helsinki, Suomalainen Tiedeakatemia, 1981, p. 104 et suiv. Voir aussi l'article de R. Bellon, " La justice dans le Roman de Renart, La justice au Moyen-Âge,  Aix en Provence, Presses Universitaires de Provence, 1986, p.79-95. 

 

(4) Témoins privilégiés des familles α et ß, publiés respectivement par Martin (vol. I) et par Roques. Je prendrai cependant D comme exemple de a, A étant partiellement mutilé. Sur la tradition manuscrite voir H. Büttner, Studien zu den Roman de Renart und den Reinhart Fuchs, I, Die Überlieferung des Roman de Renart und die Handschrift O, Strasbourg 1891.

 

(5) Qui constituent avec n la famille γ. C est édité par Harano, Fukumoto et Suzuki.

 

(6) Dans B, les jugements occupent les rangs I, VII, VIII et XIX. Dans C, les rangs IX, X. XXVI. XXIX et XXXI ; dans M, seul manuscrit à donner cette branche, Renart nigromancien occupe le rang XVIII.

 

(7) A la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse, bien sur, mais aucune branche n'a repris cet élément propice pourtant à des variations sur le thème du reflet dans l'eau traité dans le Puits.

 

(8) Martin XXII, Roques XIII, HFS XXVII.

 

(9) Béroul, édition E. Muret revue par L. M. Oefourques, Paris,  Champion, 1974, vv. 4168-4174. De même Hersent jurera que jamais elle ne fit de son corps chose qu'une nonne ne puisse faire (Martin I, v. 175-179). Selon saint Bernart (Traité de la maison intérieure, traduction Dion, dans Œuvres complètes, Paris 1867, tome VI, p. 37) ce genre de sermon prononcé avec duplicité rend son auteur doublement coupable, "parce qu'il prend en vain le nom de Dieu, et parce qu'il trompe son prochain par ses ruses".

 

(10) Dans Renart médecin, le goupil rendra à Roonel "corsaint" la monnaie de sa pièce, en lui faisant prendre le piège dissimulé dans les vignes pour les reliques de saint Hilaire. A trompeur, trompeur et demi...

 

(11) Brunet Latin, Livre dou tresor, édition Fr. J. Carmody, Berkeley et Los Angeles, 1948, p. 319.

 

(12) Pierre Fabri, Le grand et vrai Art de pleine rhetorique, édition A. Héron, Rouen 1889, vol. 1, p. 9. Conception classique que celle de cette rhétorique qui éloigne du vrai : il suffit de se souvenir de saint Augustin : "Ces années-là, j'enseignais la rhétorique (...), l'art des artifices, non pas pour en user contre la vie d'un innocent, mais au profit parfois d'une tête coupable" (Confessions, IV, 2, trad. J. Trabucco, Paris,  Garnier-Flammarion, 1964).

 

(13) Voir la graphie du manuscrit B (B. N., fr. 1593) des poèmes de Rutebeuf : De Regnart le bestourné (édition E. Farai et J. Bastin, Œuvres complètes de Rutebeuf, Paris, Picard, 1977, t. I, p. 532 et suiv). C'est bien le règne de Renart qui y est dénoncé. Et l'auteur de Renart le Contrefait écrira constamment Regnart. Le jeu sera poussé fort loin par le Jehan Tenessax du Livre de Maistre Regnard et de Dame Hersent sa femme qui parait en 1516 chez Michel Lenoir à Paris (sur ce texte inédit, voir H. Roussel, Renart le Nouvel de Jacquemart Gielee, Etude littéraire, Lille, 1984, p. 209-218, et l'article d'A. E. Lincoln dans The Romanic Review, XXIV, 1933, pp. 223-233). Tenessax en effet rapproche calmement son Regnard du "souverain regnard", c'est-à-dire "Dieu de paradis (...) qui a la congnaissance de nos pensees" à l'exclusion de tout "autre regnard" (chap, XLIII).

 

(14) Le Couronnement de Renart, éd. A. Foulet, Princeton et Paris, 1929 (Elliot Monogr.. 24).

 

(15) Ed. H. Roussel, Paris, Picard (SATF), 1961.

 

(16) Pierre Klossowski,  Sade mon prochain, précédé de Le philosophe scélérat, Paris, Seuil 1967, p. 73, auquel j'emprunte la citation de Robespierre.

 

(17) Ibidem, p. 187.

 

(18) Pour Sade, voir Roland Barthes, Sade, Fourrier, Loyola, Paris, Seuil, 1971.

 

(19) Martin I, v. 1301-1306.

 

(20) Voir le beau commentaire de C. Reichler, La Diabolie. La séduction, la renardie, l'écriture, Paris,  Minuit. 1979, p. 77 et suiv., que je résume ici. Cette communication doit beaucoup aussi aux séminaires de Roger Dragonetti, qui m'ont fait découvrir la richesse du Roman de Renart.

 

(21) Duel. Roques VIIb, v. 6128-30.

 

(22) Roques VI. v. 5479.

 

(23) Duel. Roques VIII. v. 7645-8. Voir aussi, entre maints exemples : Renart médecin. Martin X, v. 435-6 : "Et tient (Roonel) bien la parole a voire / Que Renart li a fet acroire". Renart le Noir. Martin XIII, v. 1061-1062 : "Tel chose li faisoit acroire / Oui ne pooit pas estre voire."

 

(24) Essart Renart. Roques XIII, prologue.

 

(25) Perroz qui son engin ess'art / Mist en vers faire de Renart... (Jugement, Roques I, v. 1-2).

 

(26) Maurice Blanchot, L'entretien infini, Paris, Gallimard. 1966, p. 288.

 

(27) Saint Bernard,  Traité de la maison intérieure, op. cit., p. 36.

 

(28) Ibidem

 

(29) Roques I, v. 2580. Le manuscrit a porte la même graphie signifiante. Voir R. Dragonetti, "Renart est mort, Renart est vif, Renart règne", Critique. XXXIV (1978), p. 783-798.